Les causes de l’absence du père
Les séparations et les divorces
La cause la plus fréquente de l’absence du père est la séparation ou le divorce des parents. Suite à une rupture, certains pères perdent complètement contact avec leurs enfants. D’autres maintiennent un lien, mais voient beaucoup moins souvent leur progéniture. Dans de nombreux cas de divorce, la garde des enfants est confiée principalement ou exclusivement à la mère. Le père peut alors devenir un parent « »visiteur » », ne voyant ses enfants que quelques jours par mois.
L’éloignement géographique
Certains pères travaillent loin de leur famille. Ils sont contraints à de longues absences et ne rentrent à la maison que les week-ends ou pendant les vacances. D’autres sont expatriés ou naviguent de par le monde. Ces pères absents physiquement peuvent maintenir un lien étroit avec leurs enfants, grâce aux nouvelles technologies notamment. Mais leur absence se fait sentir dans le quotidien.
Le désintérêt et l’irresponsabilité
Certains hommes deviennent pères sans en avoir réellement envie ou sans se sentir prêts à endosser ce rôle. Ils finissent alors par délaisser leurs responsabilités parentales, laissant la mère se débrouiller seule. D’autres abandonnent femmes et enfants, faute de maturité ou par manque d’implication.
Les effets de l’absence du père sur l’enfant
Des troubles psychologiques
De nombreuses études ont démontré que les enfants ayant grandi sans père présentent plus de risques de développer des troubles psychologiques. Ils sont notamment plus sujets à la dépression, aux troubles anxieux et aux problèmes de comportement. Le manque de soutien, d’encadrement et de modèle paternel durant l’enfance laisse des traces.
Des problèmes de socialisation
Le père joue également un rôle important dans le développement social de l’enfant. Son absence peut donc conduire à des difficultés relationnelles avec les pairs et à une certaine solitude. Les garçons élevés sans figure paternelle peuvent aussi rencontrer des problèmes de socialisation de genre en grandissant.
Des difficultés scolaires
Plusieurs études montrent que les enfants de pères absents ont tendance à moins bien réussir à l’école que les autres. Leur motivation et leur ambition scolaires peuvent pâtir du manque de soutien et d’encouragements paternels. Sans compter que l’instabilité familiale liée à cette absence influence souvent négativement la scolarité.
Une estime de soi fragilisée
Il est fréquent que les enfants de pères absents, en particulier les filles, souffrent d’un manque de confiance et d’estime d’eux-mêmes. Ne pas se sentir aimé et valorisé par son géniteur peut conduire à douter de sa propre valeur. Cette fragilité intérieure complique alors l’établissement de relations épanouissantes, mais influence aussi la réussite professionnelle.
Des conduites à risque
Le manque de repères et d’autorité paternelle pendant l’enfance peut favoriser l’apparition de conduites déviantes à l’adolescence. Les enfants élevés sans père consomment davantage de drogues, d’alcool et de tabac que les autres. Ils ont également plus tendance à adopter des comportements violents ou délinquants.
Comment surmonter les difficultés liées à l’absence du père
En parler pour évacuer ses émotions
Lorsqu’on souffre de l’absence de son père, il est primordial d’extérioriser ses sentiments. Confier sa peine, sa colère, ses manques à un proche, un ami ou à un psychologue permet de mieux supporter cette absence. S’ouvrir évite de ruminer en solitaire et soulage.
Trouver d’autres figures masculines
Même s’il est irremplaçable, le rôle du père peut être compensé par d’autres hommes attentionnés. Un oncle, un grand-père, un beau-père, un « »parrain » », un entraîneur sportif ou un professeur peut constituer une figure de substitution positive. Son affection, ses conseils et le temps qu’il accorde sont autant de ressources pour contrer les effets délétères de l’absence paternelle.
Se concentrer sur le présent
Ruminer sur les raisons de l’absence de son géniteur ou fantasmer une éventuelle relation future ne fait que nourrir frustrations et ressentiment. Mieux vaut tenter de se focaliser sur le moment présent, en cultivant de belles relations avec son entourage. Cet ancrage dans l’ici et maintenant est reposant pour l’esprit et enrichissant.
Puiser dans les éléments positifs
Plutôt que de ressasser douloureusement ce qui fait défaut, il est préférable de puiser énergie et réconfort dans les éléments positifs de son existence. Se concentrer sur les relations affectives qui comblent, les amis précieux, les talents et qualités personnels ou les activités qui procurent du plaisir permet de compenser l’absence du père.
Entamer une thérapie si nécessaire
Si la souffrance, la colère ou le manque de confiance en soi liés à l’absence du père paralysent et empêchent d’avancer sereinement dans sa vie, il peut être judicieux d’entreprendre une thérapie. Un suivi psychologique aide à verbaliser ses blessures, à renforcer l’estime de soi et à nouer des relations plus épanouissantes. En quelques mois, on progresse sur le chemin de la sérénité retrouvée.
Aider un enfant à supporter l’absence de son père
Lui fournir des explications adaptées à son âge
Face aux questionnements d’un enfant sur l’absence de son père, il est essentiel de lui donner des éléments de compréhension, en utilisant des mots simples et imagés. Cela lui évite de fantasmer ou de se sentir responsable. Pour un petit, on peut parler d’un voyage, d’un métier qui éloigne son papa. Plus grand, il saisira mieux le concept de séparation.
Éviter de dénigrer son père
Même blessée ou en colère contre son ex-conjoint, une mère doit s’abstenir de critiques ou de jugements envers le père de son enfant. Entendre sa mère dire du mal de son géniteur est très déstabilisant et culpabilisant pour un petit. Quelles que soient les circonstances, il est préférable de rester factuelle et protectrice.
Le rassurer sur vos sentiments
L’enfant a besoin d’être rassuré sur l’amour que vous lui portez. Il craint souvent d’être également abandonné par sa mère. Dites-lui qu’il compte plus que tout pour vous et que vous serez toujours présente à ses côtés. Vos marques d’affection et votre disponibilité consolideront ce sentiment de sécurité.
Favoriser la relation père-enfant
S’il est présent, même irrégulièrement, le lien du père avec son enfant doit être encouragé et facilité. Malgré la douleur de la séparation, l’enfant a fondamentalement besoin de son père. Il ne tient qu’aux parents de rendre cela possible, en mettant de côté ressentiments personnels et rancœurs.
S’adjoindre l’aide de professionnels
Un psychologue pour enfant saura accompagner votre progéniture dans cette épreuve délicate, en l’aidant à verbaliser ses émotions. Le thérapeute peut également vous conseiller sur les attitudes éducatives à privilégier. N’hésitez pas à faire appel à ses compétences.