Les différences entre psychologue, psychiatre et pédopsychiatre
Il existe plusieurs professionnels pouvant apporter une aide psychologique aux enfants et adolescents en souffrance. Les plus courants sont le psychologue, le psychiatre et le pédopsychiatre.
Le psychologue est un professionnel non-médecin, titulaire d’un diplôme universitaire en psychologie. Il ne peut donc pas prescrire de médicaments. Son rôle est d’écouter, de conseiller et d’accompagner psychologiquement l’enfant et sa famille.
Le psychiatre est un médecin spécialisé en santé mentale et en traitement des troubles psychiques. Il peut prescrire des médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques…). Contrairement au psychologue, le psychiatre est habilité à poser un diagnostic médical.
Enfin, le pédopsychiatre est un psychiatre qui s’est spécialisé dans le domaine de l’enfance et de l’adolescence. Il sait donc adapter ses diagnostics, traitements et approches aux particularités du public infantile et adolescent.
Quand consulter un psychologue ou un pédopsychiatre pour son enfant ?
Il est recommandé de consulter un psychologue ou un pédopsychiatre lorsque l’enfant ou l’adolescent présente un ou plusieurs des symptômes suivants:
- Troubles émotionnels : anxiété, attaques de panique, humeur dépressive, irritabilité, colères excessives…
- Troubles du comportement : agressivité, opposition, mensonges/vols, crises…
- Difficultés relationnelles : isolement, rejet par les pairs, victime de harcèlement…
- Problèmes de concentration, échec scolaire
- Troubles du sommeil, de l’alimentation
- Consommation excessive d’écrans
Si ces symptômes persistent plus de deux semaines et ont un retentissement sur la vie quotidienne, il est pertinent de prendre un rendez-vous. Certaines situations nécessitent aussi une consultation rapide : idées suicidaires, phobie scolaire, scarifications…
Le choix entre un psychologue ou un pédopsychiatre dépendra de plusieurs critères : la sévérité des troubles, le besoin éventuel d’un traitement médicamenteux, les moyens financiers des parents… N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin traitant.
Comment se déroule une première consultation ?
Lors du premier rendez-vous, le psychologue ou le pédopsychiatre consacrera un temps important à écouter l’enfant et ses parents. Il cherchera à comprendre l’histoire et le contexte de vie de l’enfant, ainsi que l’apparition et l’évolution des symptômes.
Des questionnaires et tests psychologiques pourront être utilisés pour préciser le diagnostic. Une évaluation du fonctionnement intellectuel ou neuropsychologique est parfois nécessaire.
À la fin de la consultation, le professionnel fera un retour et donnera son avis sur la situation. Il proposera ensuite un plan de soins adapté, qui pourra comprendre :
- des séances de psychothérapie (soutien, Counseling, TCC…)
- un traitement médicamenteux
- des bilans complémentaires
- une prise en charge multidisciplinaire
Combien de temps dure une thérapie ?
La durée d’une thérapie est très variable selon les enfants. Une problématique simple peut se régler en quelques séances, tandis que des troubles plus complexes nécessiteront un accompagnement sur plusieurs mois, voire années.
En moyenne, il faut compter 6 à 12 séances pour observer des premiers résultats. Mais ne vous découragez pas si des mois sont nécessaires pour venir à bout de troubles installés depuis longtemps.
Quelle que soit la technique employée, le travail psychothérapeutique demande du temps. Cela peut être long pour un enfant d’acquérir de nouveaux comportements et de nouvelles façons de penser.
Quels sont les tarifs des consultations ?
Consultations chez un psychologue
Les tarifs des psychologues libéraux sont fixés librement, généralement entre 50 et 80€ la séance.
Depuis le 5 avril 2022, les psychologues conventionnés avec l’Assurance Maladie sont remboursés partiellement:
40€ pour l’évaluation initiale (remboursée à 60%)
30€ pour le suivi (remboursé à 60%)
La mutuelle complète une partie du reste à charge selon les contrats. Sous conditions de ressources, le remboursement monte à 100%.
Certains psychologues proposent des tarifs modulés en fonction des revenus. Renseignez-vous lors du premier contact.
Consultations chez un pédopsychiatre
Les consultations chez un pédopsychiatre suivent les tarifs standards des spécialistes :
Secteur 1 : 45€ (remboursé à 70%)
Secteur 2 : honoraires libres avec un remboursement moyen de 28€ à 42€
Là aussi, la mutuelle intervient pour compléter selon les contrats.
Comment choisir son psychologue ou son pédopsychiatre ?
Orientation par le médecin traitant
Votre médecin traitant peut vous orienter vers des psychologues ou pédopsychiatres correspondant au profil et aux besoins de votre enfant. N’hésitez pas à lui demander conseil.
Il connaît bien l’offre de soin locale et fait suivre son courrier de liaison au spécialiste, ce qui facilite la prise en charge.
Conseils de votre entourage
Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre entourage et vérifier si certaines adresses reviennent fréquemment.
Le «bouche-à-oreille» reste un moyen efficace pour trouver un bon professionnel, notamment pour les psychologues exerçant en libéral.
Annuaires en ligne
Il existe des annuaires en ligne référençant les psychologues et pédopsychiatres par région :
- Psycho-ressources
- PsyAnnuaire
- Doctolib
Une recherche sur ces sites vous permettra de trouver facilement des praticiens proches de votre domicile. FILTREZ bien vos recherches.
Entretien téléphonique
Une fois une liste de thérapeutes potentiels établie, n’hésitez pas à leur téléphoner avant le premier rendez-vous.
Questionnez-les sur leur formation, spécialité, méthodes de travail et tarifs. Cela vous permettra de voir si un courant passe bien et si le professionnel correspond aux attentes que vous avez pour votre enfant.
Comment se préparer avant la première séance ?
Expliquer le motif de la consultation
Avant la première consultation, prenez le temps d’expliquer à votre enfant pourquoi vous souhaitez cette rencontre avec un psychologue ou un médecin.
Employez des mots simples et rassurez-le sur le climat de confiance et d’écoute bienveillante qui sera créé.
N’hésitez pas à utiliser les mots « souffrance », « tristesse» si cela correspond à son état. Lui suggérer des causes possibles aux troubles qu’il rencontre peut également l’aider à se préparer.
Rassurer sur le cadre confidentiel
Il est essentiel de rassurer l’enfant sur le fait que les entretiens se dérouleront en tête-à-tête dans un cadre strictement confidentiel. En effet, l’enfant doit se sentir en confiance pour se livrer sans crainte d’être jugé ou que cela se retourne contre lui.
Lui laisser le choix d’en parler ou non
S’il le souhaite, l’enfant doit aussi avoir la possibilité de ne rien dire sur les sujets qu’il veut taire, et simplement écouter les conseils du professionnel.
Le thérapeute saura y aller progressivement en gagnant sa confiance au fil des séances.
Préparer les consultations de votre côté
En tant que parents, préparez bien les premières consultations côté pratique : moyen de paiement, attestations de droits, disponibilités sur votre emploi du temps etc.
Pensez aussi à noter au préalable :
les antécédents médicaux et chirurgicaux
les étapes du développement psychomoteur
les évènements de vie marquants (séparation, déménagement, harcèlement…)
l’apparition des symptômes et leur évolution dans le temps
Ces informations faciliteront le travail du thérapeute pour établir son diagnostic et ses préconisations.
Comment faciliter l’adhésion de l’enfant au suivi psychologique ?
Valoriser les consultations
Pour donner envie à l’enfant de poursuivre la thérapie, mettez en avant les aspects positifs des consultations plutôt que les difficultés qu’il rencontre :
possibilité de s’exprimer en toute confidentialité
lieu pour être pleinement écouté et compris
opportunité d’être conseillé par un professionnel bienveillant
Rester discret sur les séances
Il est important que l’enfant sente que ce qu’il confie en séance appartient à sa sphère privée.
Evitez donc les questions trop intrusives. Laissez-le aborder spontanément ce dont il a envie.
S’enquérir de ses ressentis
Questionnez votre enfant avec tact sur son ressenti vis-à-vis du thérapeute et du cadre des séances. S’il exprime des réticences, n’hésitez pas à prendre un nouveau rendez-vous pour « faire un point » ensemble.
Renforcer positivement
Valorisez ses efforts, soulignez les progrès déjà accomplis depuis le début de la thérapie. Pour un enfant, sentir que le travail accompli porte ses fruits est la meilleure des motivations pour continuer.
Respecter son rythme
Soyez à l’écoute des besoins exprimés par votre enfant. Si celui-ci demande à espacer les séances parce qu’il se sent mieux, faites-lui confiance.
Forcer une thérapie contre son gré serait contreproductif.